Les vignes qui poussent dans les champs du producteur de champagne français Louis Roederer sont des plantes rustiques. Ils descendent des survivants d'un gel de juillet 1709 qui a tué 600, 000 sur 800, 000 hectares de vignes dans toute la région, suivie d'une vague de chaleur à la fin du XIXe siècle avec des températures aussi chaudes qu'aujourd'hui.
Sachant cela, il y a deux décennies, le chef vigneron de Louis Roederer, Jean-Baptiste Lécaillon, a commencé à rénover les pratiques viticoles des vignobles dont il a la garde à partir de, bien, le sol vers le haut. Libre d'un conseil d'administration (à Reims, Les maisons de champagne qui exploitent des centaines d'hectares ont tendance à devenir des conglomérats de luxe), le vigneron a obtenu le feu vert de son patron, Frédéric Rouzaud, le membre de la septième génération de sa famille pour diriger Roederer, pour savoir comment passer au bio.
Le premier arrêt de Lécaillon était l'Australie, où pendant trois ans il s'imprégna des pratiques agricoles du biologiste Bill Mollison, largement considéré comme le père de la permaculture. Il est revenu à Reims pour commencer à expérimenter des pratiques agricoles non utilisées dans la région depuis le début des années 1970 et, souvent, beaucoup plus tôt. Aujourd'hui, alors que Roederer voit les fruits de l'effort de deux décennies du vigneron dans les bouteilles de ses premiers millésimes entièrement biologiques, Les descendants de ces vignes rustiques sont d'ailleurs encore mieux préparés que leurs ancêtres pour faire face à des fluctuations météorologiques de plus en plus extrêmes.
Changement climatique, cependant, n'était pas la préoccupation principale de Lécaillon en 2000. Plutôt que d'expérimenter d'abord les parcelles qui produisent le Brut Premier, les bulles les plus douces de la maison, Lécaillon a commencé en haut, avec les vignes de plus de vingt ans destinées à devenir Cristal, un champagne connu pour sa vente au détail dans les trois chiffres inférieurs. « A ce prix là, Je ne me sens pas à l'aise de ne pas être bio, » avoue Lécaillon. Depuis, il s'est frayé un chemin vers le bas, et actuellement, 115 hectares du vignoble sont en certification biologique, avec les 115 autres cultivés en biodynamie, faisant de Roederer de loin la plus grande maison de Champagne à opérer selon de telles pratiques.
Contrairement à sa tendance à effectuer des changements drastiques, Lécaillon se montre optimiste, une attitude qui s'étend même aux trois années d'une baisse de 30 pour cent du rendement qui a résulté de l'arrêt des herbicides d'un seul coup. "Tu te rattrapes plus tard, " il dit. Avec un tracteur—et, parfois, un cheval, pour les plantes jeunes et vieilles particulièrement délicates – labourer les graminées compétitives et couper les « racines paresseuses », ” les vignes sont devenues plus fortes et plus basses, à la craie qui donne au Champagne sa saveur unique. Durant cette période initiale, « il était important de laisser respirer le sol et de redévelopper toute son identité, " il dit.
Photo d'Eric Zeziola.
Après quatre ans, les vignes pourraient résister à l'arrêt des insecticides, suivi d'un fongicide utilisé contre le champignon botrytis. Des rosiers ont été plantés pour tester le mildiou, et la maison a commencé à acheter du fumier de fermes bovines biologiques pour faire son propre compost (« tout le monde pense que vous nourrissez la vigne, mais tu nourris le sol, » précise Lécaillon). Selon la position de la lune, les vignes stressées par la coupe stratégique sont apaisées avec du thé à la camomille, pulvérisé à la main à partir d'un sac à dos au petit matin. En ce qui concerne le processus de vinification lui-même, Lécaillon a commencé à utiliser les levures sauvages des champs pour lancer la fermentation, malgré son incohérence par rapport à la norme de levure commerciale pour le vin effervescent. "Parfois, la levure veut fermenter en dix jours, parfois un mois, " il dit. "C'est bon, Ils font ce qu'ils veulent."
De même laissées à la nature sont les racines elles-mêmes, une fois de plus entouré de champignons sains, des vers et des bactéries qui « transfèrent efficacement le monde minéral dans le monde végétal, », dit Lécaillon. Ces racines profondes se sont révélées à la fois moins réactives aux précipitations estivales excessives et plus résistantes à l'augmentation de la chaleur, puisque plus on s'enfonce dans la terre, note le vigneron, "plus les conditions sont fraîches." Pour la finale, produit buvable, cela compte, aussi—après tout, il dit, « quatre-vingt-cinq pour cent du vin est de l'eau provenant du sol ! » La conversion de haut en bas a permis à Lécaillon d'atteindre son autre objectif, recréer la saveur du Champagne des années 50 et 60. « Les gens voulaient être heureux, et quand tu es heureux, tu fais de bons vins, " il dit. Mais la joie humaine de côté, cette ère d'après-guerre représente également la dernière période avant que l'agriculture chimique ne s'installe dans toute la région, pratiques Lécaillon a mis vingt ans à se défaire enfin.