L'abus d'antibiotiques chez les animaux, une menace pour la santé publique
Depuis leur découverte, Les antibiotiques ont joué un rôle central dans la médecine moderne. Cependant, l'utilisation inappropriée et généralisée d'antibiotiques chez les animaux et les humains a conduit à la découverte de résidus d'antibiotiques dans les aliments d'origine animale.
La menace croissante de la résistance aux antibiotiques est largement reconnue comme un problème majeur de santé publique mondiale.
La Semaine mondiale de sensibilisation aux antibiotiques (WAAW) célébrée chaque année en novembre, vise à accroître la prise de conscience mondiale sur l'utilisation des antibiotiques, et encourager les bonnes pratiques auprès du grand public, les agents de santé et les décideurs politiques, pour éviter la croissance et la propagation de la résistance aux antibiotiques et réduire les résidus d'antibiotiques dans les produits de l'élevage.
Entre 40 et 80 pour cent des antibiotiques utilisés sur les animaux de ferme sont classés comme inutiles ou hautement discutables. Une étude réalisée au Kenya par le Global Antibiotic Resistance Partnership (GARP) a indiqué que jusqu'à 70 pour cent des antibiotiques importés sont administrés aux poulets, cochons et vaches.
Il a en outre montré que certains agriculteurs donnent des antibiotiques à leur bétail pour l'empêcher de tomber malade. Cette utilisation inappropriée et cet abus d'antibiotiques dans l'agriculture font actuellement l'objet d'une surveillance accrue des consommateurs internationaux et ont conduit de grands restaurants de restauration rapide à interdire les produits contenant des résidus d'antibiotiques.
World Animal Protection estime qu'une utilisation responsable des antibiotiques est essentielle pour lutter contre la résistance croissante.
En mettant en place des politiques et des mesures appropriées, l'utilisation d'antibiotiques sur les animaux sera réduite et des systèmes de bien-être plus élevés encouragés dans l'industrie de l'élevage.
De tels systèmes devraient inclure un bon logement, les soins de santé et la promotion du comportement animal naturel. Ils devraient également prévoir une meilleure gestion, biosécurité, hygiène, assainissement, élevage optimal, nutrition, la génétique et l'utilisation de méthodes préventives telles que la vaccination, conduisant à une amélioration de la santé et du bien-être des animaux.
En éliminant les pires méthodes et pratiques de production animale telles que l'utilisation de cages, conditions surpeuplées ou stériles, des unités de production mal ventilées avec des litières humides et des systèmes d'alimentation inadéquats, les animaux sont moins stressés et moins susceptibles de souffrir de maladies, conduisant à une moindre dépendance aux antibiotiques.
L'utilisation responsable des antibiotiques signifie que les animaux doivent être traités lorsqu'ils sont malades. Cela peut nécessiter un traitement non seulement des animaux malades, mais aussi de l'ensemble du groupe pour s'assurer que les maladies ne se propagent pas. Automédication des animaux sur les conseils d'autres éleveurs ou, en appelant ou en visitant les points de vente qui stockent et vendent des médicaments vétérinaires, sans faire examiner physiquement l'animal pour diagnostiquer le problème réel, doit être fortement déconseillé.
Ce n'est qu'après que l'organisme incriminé a été isolé et identifié en laboratoire, faut-il faire un traitement et ce, par un vétérinaire qualifié et agréé.
Assurez-vous que l'animal reçoit la dose recommandée complète et que la période d'attente est respectée. Le délai de rétractation est celui où les produits (lait, œufs et viande) de l'animal ne sont pas consommés. Le non-respect de cette consigne entraîne des niveaux élevés détectables de résidus d'antibiotiques dans la viande, poulet, lait et oeufs.
Les antibiotiques ne doivent jamais être utilisés comme stimulateurs de croissance, ou de façon routinière (y compris usage prophylactique répété), pour permettre aux animaux d'être gardés dans de mauvaises conditions de bien-être.